Voyons-nous plus de mâle qu’il n’y en a ?

Les médiathèques offrent un accès à un grand panel de résultats d’expérience et d’analyse. Partant de cette généralité, allons en rayon piocher quelques livres – autrement dit cette fois nous aurons un point de vue « microscopique » (des livres en bibliothèque) et non « macroscopique » (les bibliothèques).

Dans la visée de la « lutte contre les stéréotypes », je vais citer ci-après trois extraits d’ouvrages qui ne traitent pas de la notion de genre au cœur de leur exposé mais qui, il est vrai sont loin d’avancer une découverte, apportent des arguments à la notion de biodiversité et de son corollaire la singularité[1] et qui, par conséquent, rappellent que les idées ne sont ni forcément ni tout de suite des faits.

Quelles idées ? Par exemple que les hommes sont purement masculins et que ce sont uniquement eux qui boivent de la bière industrielle, portent des débardeurs bruns, coupent du bois avec des tronçonneuses oranges, conduisent des tracteurs verts, tapent des deux pieds en s’égosillant dans un stade de foot, spéculent des millions tranquillement installés dans leur bureau à Londres. Petite question subsidiaire : qu’est-ce que la virilité selon vous (si elle existe, bien entendu !) ? Est-elle… masculine ? (Vos réponses sont attendues en commentaires de cet article.)

Quels faits ? Les médiathèques permettent à tout un chacun de découvrir un champ de possible – possible qu’il peut être bon à chacun d’expérimenter afin de ne pas tomber dans le piège du prêt-à-penser.

Premier extrait : Transmettre la vie : l’art d’être parents : Pierre-Henri Meunier. – PHM Editions, 1998. (Page 84)

« En effet, hommes et femmes, nous naissons tous avec des attributs des deux sexes. Un homme n’est jamais complètement homme, une femme n’est jamais complètement femme. Dans un groupe d’hommes, certains sont moins mâles que d’autres. Il en est de même dans un groupe de femmes, où la féminité n’est pas uniformément répartie. Certains hommes sont si proches de l’équilibre féminin qu’ils ont des doutes et parfois des certitudes quant à leur propre sexualité qu’ils estiment plus féminine que masculine. Il en est de même symétriquement pour certaines femmes. »

En fin de cet extrait, il est question de sexualité. Toutefois peut-il en être ainsi pour la perception, le langage, le mouvement, l’affect, etc. ?

[Photo de Brian Molko trouvée sur le site de c’est comme ça, via google.]

Deuxième extrait : Evoluer par la musique et les cinq éléments : Daniel Perret. – Le Souffle d’or Edition, 2004. (Pages 70, 71, 72.)

Daniel Perret est musicothérapeute. Il s’intéresse « aux recherches sur le cerveau [qui] viennent compléter ce que la psychologie a essayé de comprendre. » Il fait un point sur différentes découvertes qui ont été faites en neurobiologie.

« L’hémisphère gauche du cerveau correspond au côté droit du corps. En découle ce qui est : principe masculin, expression, performance, intellect et analyse linéaire, relation de cause à effet, traitement séquentiel, etc. »

« L’hémisphère droit du cerveau correspond au côté gauche du corps. En découle ce qui est : principe féminin, réceptivité, innovation, intuition, inspiration, notion de sens, traitement et aperçu global, etc. »

Daniel Perret avance que « Les deux hémisphères correspondent à deux façon de voir le monde, à deux modes de fonctionnement. » Et il ajoute que «  Les deux sont indispensables. » En chaque personne, nous pouvons imaginer que les deux hémisphères cohabitent plus ou moins harmonieusement. Peut-être, un hémisphère tente-t-il d’empiéter sur l’autre ? C’est ainsi que Daniel Perret conclue ce paragraphe: « Il n’est pas sans intérêt de se demander pourquoi la nature nous a dotés de deux hémisphères distincts. Pourquoi ne pas avoir formé un seul cerveau ? »

[Illustration trouvée sur le site nomadity, via google.]

Pour conclure cette fois ce rapide exposé, je m’aventure non sans crainte du côté obscur de la connaissance, c’est-à-dire hors du sentier scientifique. (NB : ce livre est écrit sous la forme d’un question-réponse.)

« Quand vous approchez de l’âge adulte, l’incertitude par rapport à votre sexualité et à la réalisation subséquente que vous êtes « différent » des autres peut vous forcer à vous dissocier des conditionnements sociaux intellectuels et comportementaux, et à vous en désidentifier. Cela amènera automatiquement votre niveau de conscience à dépasser celui de la majorité inconsciente qui avale sans se questionner les conditionnements qui lui ont été laissés en héritage. Dans ce cas, le fait d’être homosexuel peut aider (…) [à] vous fai[re] sortir de l’inconscience. »

« D’un autre côté, si vous établissez le sens de votre identité à partir de votre homosexualité, vous êtes sorti d’un piège pour tomber dans un autre. Vous jouerez des jeux et des rôles qui vous seront dictés par l’image mentale que vous vous faites de vous-même en tant qu’homosexuel. Vous ne serez plus réel, et sous le masque de l’ego vous serez très malheureux. Si c’est votre cas, alors le fait d’être homosexuel sera devenu un obstacle. Mais vous avez toujours une seconde chance, bien sûr. Le tourment aigu peut s’avérer un grand éveilleur de conscience. »

In Le pouvoir du moment présent : guide d’éveil spirituel : Eckhart Tolle. – Edition Ariane, année 2000. (Pages 166, 167.)

Gérald LOYE


[1] Au sujet de la singularité, je conseille chaleureusement la lecture d’un ouvrage de Philippe Nassif paru en 2011 chez Denoël : La lutte initiale : Quitter l’empire du nihilisme. Une citation ici en guise d’hommage à l’imposant (et prétentieux ?) travail de Monsieur Nassif : « A l’évidence, le maître mot des temps présents n’est plus, comme au temps furieusement déconstructeur des XIXe et XXe siècles, la subversion. Mais bien plutôt : la singularité. » (p.178)

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