Quand la bibliothèque LGBTQI+ est associative

Par Chloé Jean.

Légothèque me donne la parole pour présenter mon travail de recherche sur les bibliothèques associatives LGBTQI+, réalisé lors de ma formation d’élève-conservatrice de bibliothèque à l’ENSSIB.

Pourquoi s’intéresser à l’associatif, quand on est professionnel-le ? 

Les questions LGBTQI+ en bibliothèque sont un enjeu dont s’emparent les bibliothèques depuis maintenant plusieurs années. Les aspects choisis sont souvent les mêmes : diversité des collections et accueil des publics.

Mon idée en choisissant de travailler sur les bibliothèques associatives était de pratiquer un décentrement : pourquoi ne pas poser la question d’un autre angle, en adoptant un point de vue plus militant, en s’intéressant à des pratiques non-professionnelles ? Cela nous permet à nous, professionnel-le-s des bibliothèques (publiques) de nous éloigner des nos pratiques et de les relire au miroir de pratiques associatives, ancrées dans la réalité sociale, culturelle et militante des personnes LGBTQI+ que nous cherchons à servir. 

L’idée était aussi de ne pas considérer ce public LGBTQI+ seulement comme un public passif, mais de s’intéresser à sa capacité à être un acteur bibliothécaire, dans une démarche d’empowerement des personnes LGBTQI+. Quelles sont les pratiques bibliothéconomiques de militant-e-s LGBQTI+ qui font vivre ces bibliothèques pour d’autres raisons que nous, professionnel-le-s ? 

Des pratiques bibliothécaires LGBTQI+ diverses

D’un simple rayonnage dans le fond d’un local à un espace entier, avec des horaires d’accès et un budget propres, les bibliothèques associatives représentent une réalité très diverses. Elles sont très souvent situées dans les centres LGBTI, qui permettent la mise à disposition des ouvrages dans un local et un accueil du public. 

Ces bibliothèques ont la particularité d’être essentiellement constituées autour de dons de particulier-e-s et d’associations LGBTQI+ qui voient premièrement la nécessité pour les ouvrages d’être mis à disposition des concerné-e-s : chers, peu édités, peu accessibles… C’est avant tout le manque de visibilité et la rareté des collections présentes qui motivent la création de la bibliothèque. 

Celle-ci est cependant le lieu et le moyen d’une valorisation des cultures LGBQTI+ : mise à disposition de créations de la communauté, invitation d’artistes à des évènements… La bibliothèque soutient et valorise les cultures LGBTQI+.

Un partenaire pour les bibliothèques publiques ? 

De part la particularité de leurs fonds et la spécificité de leurs pratiques, les bibliothèques associatives LGBQTI+ semblent aujourd’hui être un partenaire intéressant pour les bibliothèques publiques s’intéressant à ces thématiques. Plusieurs chantiers sont envisageables : formation à l’accueil des publics, mise en valeur des collections, etc.

Il y aurait beaucoup de choses à inventer ensemble !


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