Mémoires minoritaires #2

Parce que nos histoires sont fabuleuses et qu’elles méritent d’être partagées…

En février 2017, au cours du programme « Démocratie : rêver, penser, agir ensemble » organisé par le personnel du réseau de la Bibliothèque municipale de Lyon, un premier cycle intitulé « Mémoires minoritaires » s’est déroulé aux bibliothèques de Jean Macé et du Bachut. Pendant un mois, se sont enchaînés des ateliers, des projections et des rencontres autour d’une exposition sur Stonewall, conçue par le Collectif Lesbien Lyonnais et les associations Chrysalide et Rimbaud. L’objectif : la co-construction des mémoires des minorités sexuelles à l’heure du numérique.

Débat d’actualité s’il en est, la sortie du film 120 battements par minutes a relancé les processus de matrimonialisation et de patrimonialisation des populations queer en France. Dans un contexte structurel d’essentialisation des archives et d’« archives essentielles[1] », des collectifs et des événements sont organisés partout en France : Toulouse, Montpellier, Marseille, Angers et bien entendu Paris où le Collectif archive LGBTI ressuscite enfin le projet de centre d’archives et de documentations porté un temps par Jean Le Bitoux.

Fort du succès de son premier cycle, l’association Mémoires minoritaires se constitue en novembre 2017. Conscient que ce travail de mémoire ne peut se concevoir que sur le temps long en glanant des traces éparsent de nos vies queer, le but est de poursuivre le chantier de co-construction des mémoires minorisées en imaginant un rendez-vous annuel dédié aux fétichistes du papier et aux geeks de tout poil. Ce rendez-vous, s’il est pour l’instant centré sur la lutte contre l’ordre de genre du fait de la vitalité des débats, souhaite également embrasser une perspective intersectionnelle, politique et fun.

L’édition 2018 s’ouvrira ainsi avec l’exposition 1968-2018 : Répliques ! à la Bibliothèque du 7e arrondissement Jean Macé. Abreuvée de jouissance critique si chère à Elisabeth Lebovici[2], elle présentera des documents des luttes queer-féministes dans le sillage de Mai 68 à Lyon. Plusieurs fonds d’archives sur Lyon ont été mobilisés : le fonds Chomarat bien sûr, conservé à la Bibliothèque municipale de Part-Dieu mais aussi des documents moins connus comme ceux du fonds Bruno Hérail conservés au Cedrat, ou encore les traces du Centre des femmes de Lyon conservées par la Mission Archives de l’Université Lumière Lyon 2. Des associations présenteront également quelques documents afin de tracer quelques lignes de forces de ce qu’ont pu être les luttes pour l’émancipation sexuelle dans les années 1970 à Lyon.

Pendant la durée de l’exposition, plusieurs rencontres seront proposées dans différents lieux : une exposition de Céline Le Gouail à La Luttine, la projection du film Major ! à la médiathèque du Bachut, un atelier de Queercode à la bibliothèque de Jean Macé… et des surprises aussi ! Nous vous attendons nombreu.ses pour partager ensemble nos mémoires et donner la réplique à Mai 68 !

Programmation complète dévoilée sur le site web le lundi 9 avril !

Contacts : contact@memoiresminoritaires.org

Site web : memoiresminoritaires.org

[1] Pierre-Frédéric Brau, « Les archives sont essentielles, justement ! », Mediapart, 29 novembre 2017, en ligne

[2] Elisabeth Lebovici, Ce que le sida m’a fait – Art et activisme à la fin du XXe siècle, Paris, Association des Amis de la Maison Rouge, mai 2017


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