Appel à témoignages : quels outils pour éviter la censure ?

En 2014, des acteurs et actrices du livre du Nord-Pas-de-Calais avaient choisi de poser nu-es pour dénoncer la polémique autour de l’album Tous à poil. (Crédits de l’image : Charles Delcourt/Lightmotiv)

La semaine dernière, Le Monde a révélé l’affaire d’une bibliothécaire mise à pied trois jours après avoir défendu un album sur l’homoparentalité.

“Mise à pied en 2014 pour avoir défendu Tango à deux papas, Yveline Perroy, responsable du pôle enfance de la médiathèque de La Madeleine, a contesté sa suspension auprès du tribunal administratif de Lille. Le jugement sera rendu d’ici 15 jours.” rapportait Livres hebdo dans un article paru le 1er mars.

Nous avions réagi en 2014 sur le blog Légothèque suite aux appels relayés par plusieurs sites internet, après les nombreuses polémiques déclenchées par l’adoption de la loi sur l’ouverture du mariage et de l’adoption aux couples de même sexe, pour retirer des bibliothèques publiques 179 livres de jeunesse concernant l’égalité femme-homme, l’orientation sexuelle ou l’identité de genre.

L’ABF avait alors exprimé sa position sur les pressions exercées sur les bibliothèques publiques et rappelé le rôle des bibliothèques et des bibliothécaires “de proposer au public des livres pour toutes et tous et sur tous les sujets pour favoriser les débats, lutter contre les prescriptions idéologiques et donner aux enfants comme aux adultes les clés pour comprendre le monde dans lequel ils vivent”.

Nous avions également proposé sur le blog Légothèque des éléments de réponses pour les bibliothécaires confronté-es à des pressions dans leurs établissements : textes de référence de la profession, chartes documentaires, élements de contextualistion sur la prétendue “théorie du genre”, qui rappelons-le n’existe pas ! (le genre n’étant pas une théorie mais un champs d’études pluridisciplinaires).

Un article complet Que faire en cas d’urgence est aussi disponible sur le site de l’ABF.

Malgré l’existence de ces outils, force est de constater que le cadre législatif ne permet pas de garantir le pluralisme de nos collections. Afin de récolter des retours d’expérience sur des moyens de réponse s’étant révélé efficaces, nous lançons aujourd’hui un appel à témoignages !

Si vous avez été confronté-e à des pressions dans vos bibliothèques, de la part de vos tutelles, de vos publics, de vos collègues …, et que vous avez des conseils à partager sur ce qui a fonctionné pour éviter cette situation, n’hésitez pas à réagir dans les commentaires ou à nous écrire sur legotheque@gmail.com. Nous publierons un article bilan cet été. Les retours d’expérience seront bien sûr anonymisés.


Publié

dans

par

Étiquettes :

Commentaires

5 réponses à “Appel à témoignages : quels outils pour éviter la censure ?”

  1. […] un éventuel dialogue mais il n’y a pas « une » solution. A ce propos, le comité legothèque lance justement un appel à témoignages pour aider les bibliothèques qui rencontrent ce genre de […]

  2. Avatar de Camille H.

    Nous remercions chaleureusement notre collègue lilloise d’avoir saisi le tribunal administratif dans cette affaire !

  3. Avatar de Camille H.

    Mise à jour au 15/03/2017 : Le tribunal administratif de Lille est revenu, mardi 14 mars, sur la décision de mise à pied. http://www.livreshebdo.fr/article/la-bibliothecaire-suspendue-pour-avoir-defendu-un-livre-sur-lhomoparentalite-obtient

  4. Avatar de Virginie
    Virginie

    Ce n’est vraiment pas grand chose, mais c’est symptomatique de notre métier : j’ai vu des collègues censurer systématiquement le numéro sexo des Inrockuptibles, celui qui sort en début d’été, en raison de la couverture toujours provocatrice car dénudée. Ce numéro est disponible, mais uniquement sur demande ; il est rangé en réserve. Censure qui ne dit pas son nom, puisqu’il n’a pas la place qu’occupent habituellement tous les derniers numéros des revues.
    J’ai eu beau plaider contre la censure, je n’ai jamais eu gain de cause, dans une équipe constituée pour moitié de personnes de plus de 55 ans… Oui, j’y vois un lien de cause à effet, mais non, je ne généralise pas, promis.

  5. […] mars 2017, la Légothèque lance un appel à témoignages aux bibliothécaires ayant subi des pressions de censure sur leur lieu de travail. Cela fait suite […]

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *