Haskell, la bibliothèque par delà la frontière

Pour finir l’année, on vous propose un billet un peu plus léger : une évocation de la Haskell Free Library and Opera House !

Construite dans un bâtiment de style victorien , la bibliothèque a été délibérément construite entre les provinces canadienne de Québec et celle américaine du Vermont (et leurs villes respectives de Stanstead et Derby Line). Le site internet de l’établissement précise :

Photo de la bibliothèque Haskell

Fondée en 1901, la Haskell Free Library and Opera House répond aux besoins culturels de la communauté des deux côtés de la frontière canado-américaine, tant en anglais qu’en français, grâce à l’accès à l’information, au matériel de lecture, à une vaste gamme de services de bibliothèque et à des programmes ainsi que les arts visuels et du spectacle. En tant qu’édifice patrimonial et centre culturel, le Haskell joue un rôle essentiel dans l’enrichissement de la vie de ses membres et de la communauté.

Le bâtiment, finalement ouvert en 1904, est considéré comme un site historique par les gouvernements du Canada, des États-Unis et du Québec depuis les années 80. Et comme elle chevauche la frontière, la bibliothèque Haskell possède deux adresses différentes.

Au passage, il est précisé sur le site internet que :

Le personnel de la bibliothèque et les membres du conseil n’émettront aucun commentaire lié à la politique, à la sécurité frontalière ou à d’autres sujets de ce type qui ne sont pas directement associés aux activités quotidiennes de l’établissement. La bibliothèque et salle d’opéra Haskell est fière de la place unique qu’elle occupe dans l’histoire et la géographie de ses communautés. Elle souhaite maintenir des relations positives et harmonieuses avec les gouvernements et leurs agences des deux côtés de la frontière.

Don de la famille Stewart Haskell l’établissement avait pour objectif initial d’offrir aux communautés frontalières un centre d’apprentissage et d’enrichissement culturel. La salle d’opéra, située au second étage du bâtiment, avait aussi des fins pratiques. Selon les documents d’origine datant de 1908, elle devait « pour toujours être gérée et utilisée pour soutenir et entretenir » la bibliothèque située à l’étage inférieur.

D’un point de vue pratique, bien sûr, la bibliothèque d’Haskell ne dispose que d’une seule entrée, située du côté des États-Unis. Et si les canadiens peuvent accéder au bâtiment, ils doivent garer leur voiture du côté canadien et suivre la rue jusqu’à l’entrée. IL est quand même précisé que « Après avoir quitté le bâtiment, ils doivent retourner au Canada par le même chemin« . Il s’agit bien sûr de préciser que l’établissement ne saurait être un un passage frontalier et que la douane américaine n’est pas vraiment loin. Mais heureusement, passeports et visas ne sont pas nécessaires pour entrer dans la bibliothèque et salle d’opéra Haskell.

La bibliothèque possède une collection de 20 000 livres ainsi qu’un certain nombres de ressources numériques comme partout ailleurs, à ceci près que ces ressources sont partagées entre « Québec » et « Vermont ». C’est que la bibliothèque appartient aux deux réseaux « Biblio » du Québec et le « Department of libraries » du Vermont. Je n’ai cependant pas l’impression qu’il y ait une inscription différenciée entre les deux pays. Il est seulement précisé que pour accéder aux ressources numériques du Vermont, comme à ceux que Québec, il faut être membre de la bibliothèque et que cette inscription est gratuite pour les locaux.

L’ensemble des ressources demeure cependant accessibles en français et en anglais et des ateliers bilingues sont proposés pour rapprocher les deux communautés. Un cas plutôt unique qu’il convient de souligner.


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