La diversité dans la littérature jeunesse : quelles réponses des bibliothèques ?

En mai 2017, la commission a été sollicitée par le ministère de la culture pour modérer une rencontre au Salon du livre et de la presse jeunesse de Montreuil, lors de la journée pour les professionnel.le.s du livre.

Cette rencontre a eu lieu le lundi 4 décembre, et si vous n’avez pas pu y assister, nous vous proposons aujourd’hui les grandes lignes de la préparation de l’intervention, ainsi qu’un retour sur les échanges qui ont occupé un public très nombreux, curieux de ce sujet.

La thématique de la rencontre faisait écho à la thématique plus globale du salon : les représentations de l’enfance et de l’adolescence dans la littérature de jeunesse.

Extrait du dossier de presse: « L’une des spécificités de la littérature jeunesse est sans doute sa capacité à représenter, à raconter, à parler de et à l’enfance et l’adolescence, aussi bien dans les registres du réel que de l’imaginaire. Si ces représentations peuvent offrir aux enfants une vision d’eux-mêmes, une mise en abîme, un miroir, elles se nourrissent aussi des inspirations et des regards sensibles, complices, attentifs, humoristiques d’auteurs et d’illustrateurs qui, pour beaucoup, investissent une certaine part de leur enfance. Du récit à l’illustration, de l’album au roman, la littérature jeunesse, par sa force créative, et la liberté qu’elle prend à se saisir de tous les sujets, sait non seulement faire écho à toutes les enfances, mais aussi elle dresse, pour et avec eux, des ponts jetés sur le monde. »

Nous avons souhaité nous interroger sur ce sujet, qui est à la croisée de plusieurs thématiques que nous abordons régulièrement dans les activités de la commission : la représentation de soi, les questions de genre et d’identité, le multiculturalisme … Pour la rencontre, nous avons choisi de traduire la thématique par le prisme de la diversité (culturelle, sociale …) et voir comment les bibliothèques pouvaient répondre à cette question: cela permettait de lier le monde des éditeurs (par leurs propositions éditoriales) au monde des bibliothèques (par les acquisitions et actions culturelles).

Les participantes, issues des bibliothèques mais pas uniquement : Penda Diouf, Responsable de la bibliothèque Ulysse (Saint-Denis) ; Diariatou Kébé, Présidente de l’Association Diveka ; Laura Vallet, Bibliothécaire jeunesse et auteure du blog Fille d’Album.

Nous avons préparé la rencontre autour d’un bon thé et d’un gâteau en nous interrogeant ainsi :

  • Quel constat fait-on aujourd’hui sur la diversité dans l’édition ? Quelles représentations ?
  • Comment les acteurs du livre au global peuvent s’emparer de cette question ?
  • Pourquoi c’est important de pouvoir proposer des livres qui permettent aux enfants racisés de s’identifier aux personnages des livres ?
  • La diversité en bibliothèque, mythe ou réalité ? et les éditeurs ?

Partant de ces questions, les discussions ont porté sur l’environnement de la bibliothèque, qui doit être pris en compte dans les acquisitions. Le public de la structure doit pouvoir se retrouver dans les propositions éditoriales à sa disposition. Cela montre l’importance du rôle que les acteurs du livre ont à jouer dans la visibilité de la diversité = créer les livres ET les acquérir ET les médiatiser auprès du public.

Il y a un vrai manque dans l’édition aujourd’hui pour les questions de diversité. On ne peut pas dire que si on a un livre sur le sujet, le sujet est couvert dans son intégralité. Il faut sortir des représentations traditionnelles et des clichés, parfois en se tournant vers les petites maisons d’édition spécialisées.

Lorsque l’on aborde ces questions, il faut se pencher sur les collections documentaires, mais également sur les actions culturelles : proposer par exemple des heures du conte en LSF ou en wolof, sélectionner des titres avec des représentations diverses et positives pour les accueils de classe … les possibilités sont variées !

Les participantes ont souligné le travail de certaines maisons d’édition, comme La Ville Brûle, Milan Jeunesse. En effet, dans leurs représentations, les personnages ont des couleurs de peau différentes, des familles hétérosexuelles et homosexuelles, ont un handicap …

S’il y a encore du travail à faire pour œuvrer à la connaissance de la diversité dans le monde des bibliothèques, il faut savoir que certaines associations, comme Diveka, ont les ressources et les compétences pour faire connaître des titres positivement représentatifs. La veille éditoriale peut aussi passer par ces acteurs, et ainsi contribuer à renforcer les liens entre les bibliothèques et les associations, particulièrement celles qui sont dans l’environnement de la bibliothèque.

Un sujet que nous continuerons à suivre …

Quelques liens pour compléter notre article:

 


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Commentaires

2 réponses à “La diversité dans la littérature jeunesse : quelles réponses des bibliothèques ?”

  1. […] y en a un résumé sur le blog de légothèque. Je vais essayer d’en parler un peu plus en […]

  2. […] porter leur voix, notamment l’association Diveka, que nous avions accueilli lors d’une table-ronde sur la diversité dans la littérature jeunesse au salon de Montreuil de 2018. La liste complète est disponible sur les réseaux sociaux […]

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