Légothèque a participé à BOBCATSSS 2016, le 24ème symposium international réunissant étudiants en sciences de l’information et de la communication, enseignants, chercheurs, futurs et actuels bibliothécaires de tous les pays, qui se déroulait à l’Enssib du 27 au 29 janvier 2016.
Cette année, les thèmes du congrès étaient les suivants : « Le rôle des bibliothèques dans les sociétés démocratiques », « Liberté intellectuelle et censure », « Bibliothèques, Open Access et Open Data ». Autrement dit, des thèmes qui irriguent pleinement les travaux de Légothèque. La commission a donc proposé une communication intitulée, en anglais s’il vous plaît, « Les bibliothèques vivantes : un engagement pour penser et transformer la cité ».
Articulée en deux temps, la communication a d’abord présenté les missions et les actions de la commission Légothèque au sein de l’Association des Bibliothécaires de France afin de mettre en exergue le rôle éminemment politique des bibliothécaires. La démonstration s’appuyait sur un questionnement autour de l’idée communément admise de la « neutralité » des bibliothèques. Comme l’écrivent Chris Bourg (MIT Libraries) et Bess Sadler (Stanford Libraries) dans un article récent « Feminism and the future of library discovery », les bibliothèques ne sont pas neutres :
« In spite of the pride many libraries take in their neutrality, libraries have never been neutral repositories of knowledge. Research libraries in particular have always reflected the inequalities, biases, ethnocentrism, and power imbalances that exist throughout the academic enterprise through collection policies and hiring practices that reflect the biases of those in power at a given institution. »
La deuxième partie proposait de mettre en place des actions en bibliothèques visant à lutter contre les stéréotypes et préjugés au sein de la cité. Il s’agissait de revenir sur l’expérience d’organisation d’une bibliothèque vivante (« living library ») sur les questions de genre dans le cadre du Congrès de l’Association des Bibliothécaires de France en 2015. L’enjeu était de montrer dans quelle mesure cet événement constituait un outil innovant, contribuant à développer, voire reconfigurer le rôle de la bibliothèque, et celui du bibliothécaire, au sein de la cité.
Pourquoi ?
- Parce que, dans la façon dont elles sont mises en scène, les bibliothèques vivantes participent à détourner le livre – cet objet sacralisé – pour le transformer, pour lui donner la parole en tant que personne, en tant que citoyen.ne
- Parce que les bibliothèques vivantes contribuent à investir de manière inédite la bibliothèque, battant en brèche sa conception traditionnelle qu’on qualifie souvent de « neutre » ou n’abordant pas les « sujets qui fâchent »
Pour le dire en quelques mots, en luttant contre les stéréotypes et les préjugés en tous genres, en étant actrices au premier plan de la cohésion sociale, les bibliothèques vivantes proposent un engagement pour non seulement penser la cité, mais surtout pour la transformer. Les échanges qui ont suivi la présentation ont montré l’intérêt de continuer à partager les retours d’expérience autour des bibliothèques vivantes organisées en France. L’idée étant de multiplier les actions sur l’ensemble du territoire ! To be continued.
Pour télécharger la présentation sur les bibliothèques vivantes (en anglais), cliquez sur le lien suivant : Living libraries présentation
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