L’ensemble des interventions données au dernier congrès de l’IFLA, à l’occasion de la Session 151 — Addressing the Silence: How Libraries can Serve Their LGBTQ Users proposée par le groupe d’intérêt spécial Lesbian, Gay, Bisexual, Transgender and Queer/Questioning Users est traduit en français. Un grand merci aux participants et aux traducteurs bénévoles pour ce travail de longue haleine.
Vous retrouverez donc en ligne les interventions suivantes :
- “Je n’y avais jamais vraiment pensé” : L’attitude des bibliothécaires face à la mise à disposition de documents de fiction liés aux LGBT pour les enfants et les jeunes dans les bibliothèques de lecture publique en Angleterre par Elizabeth L. CHAPMAN, Information School de l’Université de Sheffield, au Royaume-Uni.Résumé :
Cette communication scientifique présente l’avancée de recherches doctorales plus larges dans la mise à disposition de livres de fiction associées aux LGBT pour les enfants et les jeunes dans les bibliothèques de lecture publique en Angleterre. L’étude cherche à savoir si les documents sont fournis et quels sont les facteurs qui affectent la fourniture, s’il y en a, notamment des attitudes et des opinions des bibliothécaires impliqués dans l’acquisition de fonds jeunesse ou jeunes adultes.
- « Don’t say gay » (« Ne parlez pas d’homosexualité ») dans l’État du Tennessee : les bibliothèques comme des lieux virtuels de résistance et de protection des droits humains des personnes lesbiennes, gays, bies, trans et queers (LGBTQ) par Bharat MEHRA et Laverne GRAY, School of Information Sciences, Université de Tennessee à Knoxville, Tennessee, États-Unis.Résumé :
Ces dernières années, l’état du Tennessee des États-Unis a acquis une désastreuse réputation au niveau national pour son climat délétère sur les questions liées au genre et au sexe (Mehra 2011;Mehra and Braquet, in press; Mehra and Braquet, 2011; Mehra and Braquet, 2007a, 2007b; Mehra and Braquet, 2006), en particulier si l’on pense à l’infâme projet de loi « Don’t say gay » (« Ne parlez pas d’homosexualité »). Ce projet est heureusement mort une deuxième fois quand les législateurs d’état ont échoué à faire passer cette mesure qui visait à interdire aux instituteurs et aux enseignants en collège d’évoquer des relations sexuelles non « liées à la reproduction naturelle » (Ford, 2013; McDonough, 2013; Staff Reports, 2013). Compte tenu de cet échec, et malgré tant d’efforts répressifs et homophobes, comment les bibliothèques publiques, scolaires et universitaires répondent-elles aux besoins et aux préoccupations des personnes lesbiennes, gays, bies, trans et queer (LGBTQ) ? Comment fournissent-elles un accès au web et aux informations nécessaires à cette population marginalisée dans cet État qui se définit fièrement comme la pierre angulaire du conservatisme religieux aux États-Unis ? Notre article présente les conclusions d’une enquête exploratoire en ligne visant à identifier les tendances principales et les bonnes pratiques observées auprès de plusieurs bibliothèques de type différent proposant des ressources, collections, actions culturelles et services autour de l’information destinée aux personnes LGBTQ.
- Bibliothèques publiques : Créer des espaces sûrs pour les jeunes LGBTQ sans-abri, par Julie Ann WINKELSTEIN qui travaille également à la School of Information Sciences de l’Université de Tennessee.Résumé :
« Nous devons créer une maison pour les jeunes LGBT. Cette maison est un refuge intérieur et extérieur où la vie est comprise et respectée dans un endroit sûr au sein de la culture dominante» (Goldman, 2008, Introduction, p.xxvii). Le nombre de jeunes sans- abri aux États-Unis est impressionnant. D’après le Center for American Progress, au 21 Juin 2010 il y avait entre 1,6 à 2,8 millions de sans-abri de 12 à 24 ans aux États-Unis. Parmi ceux-ci, on estime que 20% à 40% sont lesbiennes, gays, bisexuel-le-s, transgenres et queer ou en questionnement (LGBTQ), quand on estime qu’ils représentent 5% à 10% de la population globale de la jeunesse-un nombre manifestement disproportionné. Ce pourcentage signifie qu’au moins 320 000 à 400 000 jeunes LGBTQ sont sans-abri chaque année. L’accueil des jeunes sans-abri LGBTQ en bibliothèque publique est complexe. Ces usagers posent un triple enjeu : ils sont jeunes, ils sont sans-abri et ils s’identifient comme LGBTQ. Pour vraiment comprendre leurs besoins, chacun de ces trois aspects doit être pris en compte.
- La Bibliothèque arc-en-ciel à la bibliothèque publique d’Umeå et le Réseau Suédois pour les questions LGBTQ dans les bibliothèques suédoises par Christer EDEHOLT et Maria LINDGREN de la bibliothèque municipale de la ville d’Umeå en Suède.Résumé:
L’engagement pour les questions LGBTQ à la bibliothèque publique d’Umeå. La situation des LGBTQ à Umeå et en Suède, et les raisons qui nous ont poussés à lancer cette initiative. Comment nous, à la bibliothèque publique d’Umeå avons travaillé avec la Bibliothèque arc-en-ciel en ligne et sur Facebook, mais aussi avec l’Étagère arc-en-ciel. Présentation du réseau national pour les questions LGBTQ au sein de l’association des bibliothèques suédoises, également lancé en 2012.
- Pouvoir et communauté : les réponses organisationnelles et culturelles LGBT contre l’homophobie, et la promotion des valeurs d’inclusion, par Eduardo Da Silva ALENTEJO, Département des sciences des bibliothèques, Université fédérale de l’État de Rio de Janeiro (UNIRIO), Rio de Janeiro, Brésil.Résumé :
En 2003, le Brésil a proposé à l’Organisation des Nations Unies (ONU) une résolution universelle contre la discrimination des personnes LGBT. Ce n’est qu’en 2011 que l’ONU a déclaré la “tolérance zéro” contre toute forme de discrimination ou de violence basée sur l’orientation sexuelle dans les pays membres. Depuis les années 90, la communauté LGBT brésilienne a eu une influence majeure sur le développement de politiques publiques au sein de la société. Le Brésil a entrepris un long parcours pour atteindre les objectifs de promotion de l’inclusion prévus par le programme brésilien “Brésil sans Homophobie”. On peut prendre la mesure des temps forts culturels et éducatifs en observant les bibliothèques publiques dans les endroits où les organisations non gouvernementales LGBT se sont impliquées dans des actions de discrimination positive au sein des secteurs public et privé. Cette enquête nationale collecte les données quantitatives et qualitatives de 61 organisations LGBT, par le biais de questionnaires semi-directifs. Les ONG brésiliennes ont rejoint le Programme Civil National contre l’homophobie, et ont promu des actions en faveur du droit à la culture des populations LGBT. Des groupes de travail ont été formés pour encourager la production de biens culturels et mettre en place des événements à grande visibilité, vitrines de l’orientation sexuelle dans une culture de paix. Ces groupes ont encouragé la distribution, la circulation et l’accès à des biens et services culturels, issus des secteurs public ou privé, dont les bibliothèques font partie. Les ONG LGBT interrogées ont déclaré que les bibliothèques publiques ont contribué à la promotion des citoyens LGBT de deux manières. Elles ont promu la participation de la population homosexuelle en ce qui concerne l’usage des collections en développement. Elles ont également soutenu des événements visant à une meilleure visibilité des personnes LGBT. Avec pour conséquence le fait que les centres de documentation (gouvernementaux ou non) ainsi que les éditeurs ont développé leur offre pour étoffer les collections des bibliothèques, et répondre aux besoins des usagers LGBT dans les domaines de l’éducation, la culture, la santé, les droits humains et l’inclusion sociale. Le pouvoir et la communauté des organisations LGBT ont sensibilisé les bibliothèques publiques à de nouvelles approches des bibliothèques publiques pour tous contre l’homophobie.
- Les habitudes de recherche d’informations des professionnels de santé LGBTQ: nouvelles données pour renseigner les pratiques inclusives, par Martin MORRIS (Schulich Library, McGill University, Montréal, Canada) and K.R. ROBERTO (Graduate School of Library and Information Science, University of Illinois at Urbana-Champaign, Urbana-Champaign, IL, United States)Résumé :
La littérature scientifique propose de nombreuses études sur les besoins en informations et les stratégies de recherche d’informations des usagers LGBTQ (Lesbian, Gay, Bi, Trans, Queer) des bibliothèques. Il n’y en a pourtant qu’une qui examine les besoins spécifiques en informations des professionnels de santé LGBTQ et leur utilisation des bibliothécaires. Ce projet de recherche vise à combler ce vide. Les auteurs rapportent les résultats d’une enquête internationale en ligne auprès des professionnels de santé LGBTQ et leurs analyses subséquentes, ainsi que des données supplémentaires provenant d’entretiens de suivi semi-directifs.
Pour rappel, la session 2015 se tiendra au centre des congrès du Cap, en Afrique du Sud sous le thème 2015 sera : « Dynamic Libraries: Access, Development and Transformation » . Le SIG y présentera une conférence sous le thème : « Developing Equitable Access for LGBTQ Library Users« .
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