Lors de la 5e édition du festival culturel Libres regards une bibliothèque vivante fut proposée aux festivaliers.
Ce festival a lieu dans « l’aire urbaine Belfort-Pays de Montbéliard » et propose « une semaine de rencontres (…) en ces temps difficiles où les peurs des uns et des autres – et surtout la peur de l’autre – sont exacerbées ».
Illustration du service de communication du Conseil Général
Stop the violence
La rencontre, la découverte de l’autre pour dépasser la peur et la haine, tout cela est porté par les bibliothèques vivantes. « Celles-ci sont nées de l’O.N.G. Stop the violence suite à l’agression d’un « black » lors d’un festival rock », nous explique Emmanuelle Herry, directrice de la médiathèque départementale de prêt du Territoire de Belfort et initiatrice du projet pour le festival Libres regards. « Nous avons travaillé avec la Présidente du festival la présentation du projet. », continue-t-elle. « La bibliothèque vivante fonctionne comme une bibliothèque traditionnelle. Une seule différence : les documents qui peuvent être consultés sont des êtres humains appelés « livres vivants ». Et ces livres ont la parole ! »
Comment participer ?
Il aura suffi de sélectionner un ou plusieurs livres vivants parmi les autobiographies présentées dans la galerie de portraits disponible à l’accueil de la médiathèque ou sur deux sites web (celui du Conseil général ou celui de la médiathèque de Delle, NDLR). Puis, il fallait « emprunter » le(s) livre(s) vivant(s) retenu(s) pour partager avec lui(eux) des vécus et des parcours de vie personnels au cours d’un entretien individuel de 45 minutes maximum.
Quels résultats ?
Legothèque a interviewé « un livre vivant » en fin de journée. Il s’agit d’Hélène Georges, par ailleurs illustratrice car il est vrai que le festival Libres regards souhaite également « permettre aux artistes de montrer leur travail, inviter les gens à découvrir des oeuvres, des personnalités, des histoires… » Hélène Georges fut « consultée » notamment par un homme qui ne comprenait pas que les homos veuillent se marier. « En me consultant, il a feuilleté ses préjugés et discuté avec eux », nous dit-elle. « Et cet homme s’est confié également, ce qui m’a permis de voir qu’il n’a pas toujours pu faire ce qu’il voulait en terme d’amour. Pour quelle raison ? Religieuse. »
Du « militantisme pacifique »
Une bibliothèque vivante est une belle formule de « militantisme pacifique » pour synthétiser les propos à la fois d’Hélène Georges et de Bernard Camboulives, vice-président du festival. Pour lui, cette expérience toute nouvelle dans ce secteur géographique est une réussite. « Les lecteurs et les livres sont émus. Une bonne voix vers la pacification. » Et les directrice de la médiathèque de Delle et celle du département partagent cet avis. « Nous souhaitons avoir plus de recul, mais j’avoue avoir déjà une idée de bibliothèque vivante pour un autre festival », nous confie pour conclure Mme Herry.
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